Le Maroc est une nation chargée d’histoire.
Les découvertes archéologiques récentes font remonter ses racines à des temps immémoriaux.
Sa civilisation, plusieurs fois millénaire, résulte notamment de la présence sur son sol de nombreux conquérants : phéniciens, carthaginois, romains, vandales, byzantins, wisigoths.
La conquête islamique introduisit l’Islam et marquera l’histoire du Maroc.

La Préhistoire

Le plus ancien fossile d’Homo Sapiens a Ă©tĂ© trouvĂ© au Maroc en 2017. Cette dĂ©couverte réécrit l’histoire de l’origine de l’humanitĂ© et suggère que notre espèce remonte Ă  300 000 ans en arrière et a Ă©voluĂ© dans de multiples endroits du continent africain.

On date l’arrivĂ©e des premiers ancĂŞtres des populations berbères actuelles, arrivĂ©es de l’est Ă  9000 ans avant J.C. Des sites nĂ©olithiques, proches de Skhirat et de TĂ©touan, montrent l’apparition d’une sĂ©dentarisation et la naissance de l’agriculture.

Des Phéniciens aux Grecs de Byzance

Les PhĂ©niciens ont Ă©tĂ© les premiers Ă  explorer le Maroc, dès le 11ème siècle avant J.C., en Ă©tablissant des comptoirs commerçants. Les citĂ©s de Tanger, Lixus, Sala, Mogador (Essaouira) ont Ă©tĂ© des comptoirs de crĂ©ation phĂ©nicienne. A l’influence phĂ©nicienne succĂ©da l’influence carthaginoise qui prit appui sur les points cĂ´tiers pour s’établir plus largement Ă  l’intĂ©rieur des terres. Les Carthaginois ont fondĂ© des avant-postes Ă  Tanger et Essaouira, tout en construisant une ville sur le site de l’actuelle Rabat.

En 40 après J.C., la rĂ©gion nord du Maroc est annexĂ©e Ă  l’empire romain. Volubilis est le plus important site antique romain du Maroc, inscrit au patrimoine mondial de l’humanitĂ© de l’UNESCO depuis 1997. La prĂ©sence de Rome sur le sol marocain durera jusqu’au IIIème siècle. Puis le pays passa au dĂ©but du Vème siècle sous la domination des Vandales, d’origine germanique, jusqu’au milieu du VIème siècle, Ă©poque qui vit l’empereur byzantin Justinien Ier anĂ©antir le royaume vandale.

Les conquĂŞtes arabes et les dynasties successives

La fin du 7ème et le début du 8ème siècle sont marqués par la consolidation des conquêtes islamiques, sous le règne des Omeyyades, et le reflux byzantin. Les arabes apportèrent la langue arabe et surtout l’Islam, religion qui s’imposera dans tout le Maghreb.

– Les Idrissides (789 – Xe siècle)

C’est la première dynastie royale à régner sur le Maroc. A l’origine, un prince arabe issu d’Ali, gendre du prophète, réfugié dans le Moyen Atlas, que les Berbères locaux portent à leur tête en 789 sous le nom d’Idriss 1er. Son fils posthume, Idriss II, fonde alors la première dynastie royale du Maroc, avec Fès pour capitale. On doit aux Idrissides la mosquée Al Quaraouiyine et celle des Andalous à Fès, les mausolées d’Idriss 1er à Zerhoun et d’Idriss II à Fès, ainsi que la mosquée du vieux Ténès en Algérie.

– Les Almoravides (1069 – 1147)

Formée à partir d’un clan nomade originaire du Sahara, la dynastie des Almoravides, s’installe en 1058 et domine pendant un siècle un véritable empire s’étendant des confins orientaux du Maghreb à l’Andalousie. Les Almoravides procèdent dans ces différents territoires à une unification remarquable, fondée surtout sur l’islam et sur la notion de guerre sainte. Ils promeuvent également une civilisation raffinée, influencée par la culture andalouse, dont ils sont proches. Ils fondent Marrakech, deuxième ville impériale du Maroc, après Fès. Marrakech donne alors son nom au pays. De nombreux édifices datent de cette époque, la Grande Mosquée de Tlemcen, le mausolée du roi abbadide de Séville, Al Mutamid ibn Abbad à Aghmat (à 30 Km de Marrakech, au pied du Haut Atlas) ou encore la Qoubba almoravide à Marrakech.

– Les Almohades (1147 – 1248)

Le mouvement almohade est fondé dans le Haut Atlas par un lettré du nom d’Ibn Toumert qui prêche le retour aux sources de l’Islam et s’oppose au rite malikite pratiqué par les Almoravides. Ils reverseront les Almoravides et régneront sur l’empire marocain, comprenant l’Afrique du Nord et l’Espagne musulmane pendant un siècle ; ils feront de Rabat leur ville impériale. Ils ont laissé une trace importante dans l’histoire de cette région par la brillante culture qu’ils ont su développer. Les Almohades ont laissé des trésors architecturaux, aussi bien au Maroc (la mosquée Tinmel à 100km de Marrakech, classée par l’UNESCO  au patrimoine mondial de l’humanité, la Tour Hassan à Rabat, la Koutoubia à Marrakech) qu’en Espagne (la Tour de l’Or de Séville, devenue le Musée de la Marine, la Giralda à Séville).

– Les MĂ©rinides (1248 – 1548)

Les MĂ©rinides ont lĂ©guĂ© un nombre important de monuments historiques au Maroc, que l’on retrouve majoritairement dans leur capitale, Fès, mais aussi dans d’autres villes, la nĂ©cropole du Chellah,Ă  Rabat ou encore la mosquĂ©e Massourha Ă  Tlemcen en AlgĂ©rie.

L’époque mérinide est celle des medersas, qui sont construites en grand nombre, ce qui fera du Maroc le pays musulman qui en compte le plus. On peut citer les medersa Seffarine à Fès (appelée l’école des chaudronniers) , Bou Inania de Meknès et Attalaâ de Salé.

– Les Saâdiens (1548 – 1660)

Au dĂ©but du XVIème siècle, les Saâdiens, des Berbères venus de la vallĂ©e du Draâ, exaspĂ©rĂ©s par les offensives chrĂ©tiennes, se rĂ©voltent contre les MĂ©rinides et chassent ceux-ci du pouvoir. Ils fondent leur propre dynastie et luttent contre les Portugais. C’est ainsi qu’ils reprennent Agadir. Le combat final contre les Portuguais a lieu le 4 aoĂ»t 1578, près de Ksar el-KĂ©bir (ou Alcazar Quivir). Cette bataille, appelĂ©e « Bataille des Trois Rois », entrainera deux ans plus tard l’annexion du Portugal par l’Espagne. Ils laisseront un magnifique hĂ©ritage Ă  Marrakech, les Tombeaux saadiens, une nĂ©cropole royale d’une grande richesse architecturale.

– Les Alaouites (1660 Ă  nos jours)

Les Alaouites tirent leur nom de leur parentĂ© avec Ali, le gendre du Prophète. Venus du Hejaz, ils s’installent dans le Tafilalet, les Alaouites deviennent sultans du Maroc Ă  la suite d’une pĂ©riode d’instabilitĂ© ayant suivi le dĂ©cès du dernier sultan de la dynastie des Saadiens en 1659 ; c’est Moulay Rachid, troisième prince alaouite du Tafilalet, qui rĂ©unifie le pays entre 1664 et 1669 et rĂ©instaure un pouvoir central, marquant ainsi le dĂ©but de la dynastie alaouite du Maroc. Son fils, Moulay IsmaĂŻl, dĂ©place sa capitale Ă  Meknès, Ă  60 kilomètres de Fès. Il repousse diffĂ©rentes offensives europĂ©ennes tout en luttant contre les tribus berbères insoumises des montagnes.

Meknès est de loin la première grande œuvre de la dynastie, une cité au style hispano-mauresque entourée de hautes murailles percées de portes monumentales ; elle reflète particulièrement bien l’harmonie des styles islamique et européen.

Le protectorat français (1912-1956)

Le TraitĂ© pour l’organisation du protectorat français dans l’empire chĂ©rifien, connu sous le nom de traitĂ© de Fès, instaure Ă  la veille de la Première Guerre mondiale, un protectorat français sur la plus grande partie de l’empire. La rĂ©gion de TĂ©touan, au nord, et celle d’Ifni, au sud, sont tenues par l’Espagne au terme d’une accord secret entre la France et l’Espagne. La zone de Tanger est soumise Ă  un rĂ©gime particulier qui sera plus tard prĂ©cisĂ© par la convention de Paris du 18 dĂ©cembre 1923, qui en fait une ville sous statut international. Ces diffĂ©rents accords rĂ©gissent le Maroc jusqu’à l’indĂ©pendance en 1956.

Le Maroc moderne (1956 Ă  nos jours)

A partir de l’indépendance, le sultan porte le titre de roi, sous le nom de Mohamed V. Le 26 février 1961 son fils Hassan II lui succède jusqu’à sa mort, le 23 juillet 1999. Son fils, Mohammed VI devient le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite et le troisième à porter le titre de Roi du Maroc. L’actuel prince héritier, Moulay Hassan est appelé à succéder un jour à son Auguste Père.